Jean Harlez

Je suis né à Erquelinnes (Hainaut) le 31-12-1924.

Après plus de 40 ans de vie professionnelle  comme réalisateur de cinéma indépendant,  je suis revenu à mes premières amours,  les arts plastiques. J’ai suivi en 1944 et 1945 les cours de peinture ornementale à l’académie  des Beaux-Arts de Bruxelles.

Depuis les années 90, après  avoir tâté quelque peu de l’art conceptuel, je m’investis dans la création de Notre-Dame.

Le concept de la déesse mère est vieux comme le monde. Chez les Égyptiens, c’est Isis qui l’incarne.  Son pouvoir fécondateur est immense puisqu’il permet les crues du Nil.

Dans le christianisme, la Vierge Marie incarne la femme, source de vie, non sans avoir conservé  certains des symboles qui caractérisaient Isis, comme le serpent et le croissant de lune. Les madones  bienfaisantes et protectrices sont légion et on leur attribue souvent des pouvoirs miraculeux.

Je détourne les Notre-Dame de leur image traditionnelle,  en leur faisant exprimer les tensions de la vie contemporaine et les comptes que j’ai à régler avec mon éducation religieuse.

La figure centrale de ces compositions est la photo  d’une femme nue, portant une auréole. Elle est  entourée d’éléments moulés,  de photomontages et d’objets, parfois en mouvement.  Il y figure toujours un cœur, symbole maintes fois représenté dans l’imagerie religieuse.  Certaines de ces Notre-Dame sont maléfiques, lorsqu’elles incarnent la mort, la sorcellerie, les sciences occultes. Telle est ma Notre-dame du Sabbat  faisant rôtir son cœur pour le manger.

L’une de mes premières œuvres est Notre-Dame des Sept Douleurs. J’ai remplacé les sept glaives  traditionnels par des seringues symbolisant la drogue, la maladie, le mal de vivre. Au bas de l’œuvre  figurent  des photos de statues de Notre-Dame des Sept Douleurs  se trouvant à Ecaussinnes et à Beho. J’ai  photographié à Gand un socle vide. A cet  endroit figurait à l’extérieur du Béguinage une Notre-Dame des Sept Douleurs qui a été  volée. Son cœur a été abandonné  sur le réverbère voisin.

Mon œuvre cinématographique est redécouverte en 2008 avec la projection du Chantier des gosses, alors qualifié de premier film néoréaliste belge.

Au Nova en 2014
Jean et sa sœur